Chemin de Traverse : Rue Principale

Le chemin de traverse est une immense rue pavée surplombée de commerces, restaurants, centres touristiques et autres curiosités typiques du monde magique. Toutes les articles nécessaires aux listes de Poudlard sont facilement trouvables ici et le quartier connaît un pic d'activité lors des dernières semaines précédant la rentrée. L'endroit est enclavé par les immenses buildings moldus de la Londres moderne, mais il demeure l'un des rares territoire sorcier à n'avoir jamais mis à l'épreuve le secret magique. Le chemin de Traverse est traditionnellement considéré comme le "centre-ville" des sorciers de Londres.

Lother déambula dans la rue principale regardant chaque vitrine. La rue était remplie de monde et il n'hésita pas à jouer des coudes pour se frayer un chemin tout en conservant sa fière allure. Il se dirigea vers la librairie voir les nouveautés, avant d'aller chez Gringots, pour placer ses économies.

Lother ne fut que ravi de voir ce visage qui lui est familier. Il s'approcha d'elle et lui fit signe :
"Miss Parkinson vous souvenez-vous de moi, je suis Lother Hortinger, fils de Marcus Hortinger, nous avions eu l'occasion de nous rencontrer à plusieurs reprises lors des cérémonies organisées ! Quel plaisir de voir un visage familier dans cet océan d'êtres inconnus".
Il s'inclina en guise de respect et ajouta :
"Je vous adresse tous les plus grands honneurs de ma famille".
Et fixa Miss Parkinson toujours malgré tout avec une austérité déconcertante.

Miss Parkinson avait été miss Nott pendant quelques années, puis était redevenue miss Parkinson après un malheureux accident de cheminette. Elle était une femme d'âge moyen, plutôt jolie, au teint olive, aux yeux amande et dont la bouche en forme en forme d'arc de Cupidon lui prêtait une espièglerie on ne plus caractéristique.

_ " Mais bien entendu, monsieur Hortinger. "

Répondit miss Parkinson d'une voix qui tenait plus du gazouillis qu'autre chose.

_ " Vous m'en voyez ravie. Vous passerez le bonjour à votre chère mère. "

Répondit elle ensuite en dévoilant ses dents blanches dans un sourire qui parvenait très bien à masquer toute l'hypocrisie que ses derniers mots portaient.

_ " L'achat de vos fournitures s'est passé sans encombres, j'espère ? "

- Sans encombres merci bien. Il ne me reste que quelques livres et je suis prêt à rentrer à Poudlard. Néanmoins je m'en réjouis qu'à moitié, l'institution ne semble pas refléter l'idée que je me fais du monde de la magie. Mais que voulez-vous. La loi de l'histoire est telle que nous ne pouvons rien changer.
J'ai un peu lu l'histoire de Poudlard et je suis intéressé par deux maisons: Serpentard et Serdaigle, mais j'espère aller à Serpentard. Auriez-vous des conseils pour réussir à passer ce test?

La sang-pur approuva gravement les paroles du jeune garçon et lui accorda même un regard perçant qui avouait une certaine curiosité.

_ " Et bien ! Qu'il est bon de croiser des jeunes aussi bien instruits. C'est rare de nos jours. "

Roucoula-t-elle avec amusement .

_ " Mais je crains de ne vous être d'un grand secours en ce qui concerne l'attribution de votre maison. Il est difficile d'influencer le choixpeau, même si celui-ci prendra compte de vos affections personnelles. "

Voilà qui aura de quoi rassurer, au moins partiellement, le jeune Hortinger.

_ " Toutefois, si le désir de passer un test vous accable, j'ai une tâche que je ne pourrais confier qu'à une personne de confiance. Je veillerai à ce que mon entourage sache que vous m'avez rendu service. Qu'en dites vous ? "

Nouvelle quête : Vous êtes libre de l'accepter ou de la refuser, mais dans les deux cas votre décision aura des conséquences sur vos statistiques et vos interactions.

Toujours impassible en apparence, le jeune Hortinger ne fut pas moins agréablement surpris d'une telle demande de la part de cette sorcière ayant sa petite réputation.
"Ecoutez, dans le mesure du possible pourquoi pas, c'est toujours un honneur de s'entre aider entre sorciers? Qu'attendez-vous de moi ? "

Miss Parkinson salua l'enthousiasme très mesuré du jeune garçon par une petite révérence, puis sortit de son sac à main une lettre scellée au motif indistinguable.

_ " J'aimerais que vous remettiez cette lettre à la nouvelle directrice de la maison Serpentard, quand vous serez à Poudlard. Ne l'ouvrez sous aucun prétexte d'ici-là et assurez vous que personne ne vous voit la lui remettre. "

Dit elle avec une gravité qui tranchait avec le reste des mimiques qu'elle avait déployées jusqu'à présent. Une fois vous avoir remis la lettre, Miss Pakinson jeta un oeil dans la vitrine à la recherche de quelqu'un.

_ " Je vais devoir vous laisser maintenant. Votre enthousiasme à vouloir vous faire des amis du bon coté de la magie ne sera pas oublié. "

Lother s'empara de la lettre et la rangea prestement dans sa poche.
"J'y tâcherais vous pouvez compter sur moi. Je vous souhaite une bonne fin de journée et ne vous retiens pas davantage, je dois même aller chercher mes livres. J'espère à très bientôt. Mes salutations les plus distinguées à Monsieur Flintt".

La sang-pur scruta la lettre un instant, puis hocha sobrement la tête.

_ " Pareillement. Et je suis certaine qu'il sera ravi de les recevoir. " Continua-t-elle, une nouvelle fois sur ce ton mi-amusé, mi-moqueur qui rassemblait en un seul point son charme et ses défauts.

_ " Bonne fin de journée."

Et sur ces mots, Miss Parkinson rentra dans la boutique devant laquelle elle trônait depuis quelques minutes.

Dès que Miss Parkinson rentra, l'attention de Lother sa tourna vers un petit nombre de personne regroupées autour d'un orateur.
Il sorti sa montre en or. "J'ai encore le temps se dit-il". Et décida de s'approcher.

En s'approchant, Lother put entendre des bribes de conversations. Elles étaient tantôt approbatrices, tantôt réprobatrices, mais une chose était certaine : Ce qui se disait semblait éveiller les passions.

_" ET JE VOUS LE DIS, CHERS AMIS ! Lança l'orateur qui était un jeune garçon dont la chevelure châtain clair lui tombait jusqu'aux épaules. Le secret magique sur lequel nous avons bâti notre sécurité est en train d'empoisonner notre monde ! Ce qui va TOUS nous condamner, sorciers comme moldus, c'est cette séparation forcée ! J'entends encore la vieille Agatha beugler que les moldus menacent nos modes de vie, mais qu'en serait il si nous unissions leurs sciences et notre magie ? ! Un paradis, voilà ce qui en découlerait ! Nous avons entamé une première transition vers le progrès, mais nous devons l'assumer jusqu'au bout ! Ni sorciers, ni moldus, nous serons plus ! La moldumancie nous libérera !

Alors que le jeune homme continuait de mettre tout son coeur dans son discours, deux hommes portant les célèbres manteaux d'auror fendirent la foule et s'approchèrent de sa position, baguette en main.

Lother fut a déjà ce discours qu'il n'approuvait bien évidemment. Voyant les deux hommes approcher, il s'éloigna de cortège pour ne pas y être assimilé, mais continua à regarder de loin le spectacle.
Imaginant la suite, un air de satisfaction se dessina sur son visage.

Les deux aurors rejoignirent l'orateur sur la scène sans que ce dernier n'y prête attention une seule seconde.

_" Ne comprenez vous pas ? Ce n'est pas la nature qui nous a séparés ! Nous l'avons fait seuls ! Parce que nous avions peur ! Mais le temps des peurs est révolu ! Nous n'avancerons qu'en...

Le dernier mot du jeune homme n'arriva jamais aux oreilles de ses spectateurs. En réalité, ses lèvres continuaient de se mouvoir sans qu'aucun son n'en sorte. Un auror fit un pas en avant, tandis que l'autre pointait sa baguette vers l'orateur qui venait enfin de remarquer sa présence.

_ " Monsieur Wagner, nous sommes dans l'obligation de vous rappeler que tout appel public à défier la sacralité du secret magique est un délit passible de sanctions. "

L'orateur insonorisé commença à s'agiter et à menacer du poing l'homme qui venait de l'interrompre, mais le second auror matérialisa du bout de sa baguette une épaisse corde qui s'enroula prestement autour du corps de Wagner et colla ses bras contre son torse. Quelques cries mécontents s'élevèrent dans la foule, mais une bonne partie du public quitta les lieux aussitôt la présence du ministère remarquée.

Le dénommé Wagner leva le menton et défia du regard les deux hommes qui le conduisirent loin de la scène sans plus d'encombres. Les chuchotements continuèrent un instant et, un garçon un peu plus âgé que Lother s'avança vers lui, les mains dans les poches.

_ " Tu as vu ça ? C'est pas tous les jours qu'on voit les aurors en action ! "

Dit il d'une voix assez neutre.

Lother surprit par l'intervention de cet inconnu, acquiesça de la tête, et répondit sans regarder son interlocuteur dans un ton tout aussi neutre: " quelques fois il en est mieux ainsi, face à ces troubles à l'ordre public, ça commence malheureusement à devenir une habitude ces derniers temps j'ai l'impression".
Avant d'aller plus loin, le jeune homme pencha légèrement sa tête vers l'inconnu en lui demanda "à qui ais-je l'honneur?"

L'interlocuteur de Lother acquiesça doucement. C'était un garçon qui devait actuellement être en fin de scolarité. Court sur pattes et un peu rondouillard, ses petits yeux ronds étaient cachés derrière d'épaisses lunettes carrées. Il disposait d'un teint quasi livide et de grosses lèvres qui donnaient à son visage rond des allures de crapaud contrarié.

_ " Vincent Kowalczyk, actuel préfet de la maison Serdaigle ! "

Dit il avec une pointe de fierté.

_ " Personnellement, je m'intéresse beaucoup à la moldumancie, non pas parce que je pense qu'il faudrait détruire le secret magique, mais parce que je pense qu'il y a toujours de choses à en tirer."

Dit il avant de tirer de sa sacoche un énorme grimoire bleu écrit par un certain "Sir Maxence" intitulé : Introduction élémentaire à la moldumancie.

Le jeune Lother regarda rapidement le titre du livre et répondit à Vincent Kolwalczyk :

"Puis-je regarder la 4ème de couverture? "

Mieux que de lui montrer, Vincent donna directement le livre à Lother qui aura ainsi tout le loisir de l'examiner. Toutefois, il remarquera bien vite que le grimoire ne dispose d'aucune quatrième de couverture et que le livre a été écrit à la main... Ou au moyen d'une plume à papote, ce qui est plus que plausible pour peu qu'il en existe plusieurs exemplaires.

_ " Le club de moldumancie de Poudlard en distribuait un gratuitement à chacun de ses membres. Tu peux le garder si tu veux ! Tu verras, c'est très pédagogique. "

Précisa le serdaigle avant de réajuster ses lunettes carrées tout en dévoilant ses petites pupilles mi-closes qui ne faisaient que mieux témoigner de la très mauvaise vue dont le garçon était affligé.

_ " L'étude des moldus de Poudlard n'a pas grand intérêt en tant que tel." Le jeune homme jeta quelques coups d'oeil obliques pour s'assurer que personne ne l'écoutait, puis se pencha vers Lother pour lui chuchoter : " Je trouve même la matière un peu niaise sur les bords." Précisa-t-il comme s'il s'agissait de l'accusation la plus grave qui soit. " Néanmoins, la moldumancie offre une appréciation des liens entre le monde magique et moldu qui se veut empirique, productive et scientifique ! "

Le sujet et, surtout, l'approche un peu brutale adoptée par le préfet avait peu de chances d'intéresser un garçon aussi jeune que Lother. Toutefois, Vincent était un vrai passionné qui ne se rendait pas toujours compte que le public auquel il pouvait s'adresser n'était pas le plus réceptif qui soit.

Lother feuilleta rapidement quelques pages sans même véritablement lire une ligne de ce dernier. Cela plus par politesse que par réel intérêt pour la discipline moldue qu’il trouvait fort peu utile.
Il fut néanmoins surpris qu’un élève plus âgé que lui et qui plus est un préfet se lance avec lui dans un sujet de conversation aussi original que celui-ci.
Le jeune homme avait un soupçon d’idée à qui il avait affaire. Sentant l’envie de débattre de son interlocuteur il argua :
« Je me permets d’émettre une interrogation des plus innocentes qui soient. En supposant que nous deux mondes doivent être hermétiques l’uns et l’autre quel intérêt y aurait-il à spéculer ou à étudier une discipline si aucune liaison n’est possible ? »
En disant cela Lother scruta attentivement les moindre détails le faciès de son interlocuteur.

La seule chose que Lother put relever du faciès de son interlocuteur était son coté parfaitement indéchiffrable. Il était de ces gens dont l'esprit bouillonnait continuellement de nouvelles idées, mais qui avait un certain mal à les organiser.

_ " Parce que les deux mondes ne le sont pas autant que ce qu'on voudrait croire. " Répondit Vincent, un sourire aimable aux lèvres. " Le Poudlard express... Le magicobus et même la voiture volante qu'Harry Potter avait empruntée quand il était à Poudlard sont des inventions moldus améliorées par la magie ! Au départ, il y a eu énormément de réticents, mais aujourd'hui il serait impensable de s'en passer. "

Le préfet ouvrit le livre que Lother tenait encore entre ses mains et lui montra un chapitre situé vers la fin du livre : " Josephina Flint : De la raillerie au silence, sans passer par la repentance. ".

_ " Toutefois, nous ne parlons pas que d'innovations. Ce chapitre parle du règne de la ministre Josephina Flint au XIXème siècle. Celle-ci avait mené une large campagne contre une nouvelle technologie moldu : Le télégraphe. Elle pensait que cet appareil perturbait le fonctionnement des baguettes. Elle a été raillée pour ça, mais lorsque l'on découvrit que la plupart des appareils moldus ne fonctionnaient tout simplement pas à Poudlard, tout le monde dut admettre qu'il y avait bien un lien parfois conflictuel entre la magie et la technologie ! C'est vraiment passionnant ! "

Le jeune Hortinger était encore une fois habitué à ce type de discours digne des adaptes de la modulmancie et de la coopération entre moldus et sorciers.
Pour ne pas froisser l'engouement et la passion du préfet Serdaigle, il marqua une légère pause, et dit d'un ton des plus candides qui soit : "Les choses sont tellement complexes, mon jeune esprit a encore tellement de chose à apprendre sur le monde de la sorcellerie et ses mystères. Je ne peux me résoudre à me lancer dans un débat constructif sur un thème que je maîtrise si peu ! ".
Puis il esquissa un léger sourire en reprit :
"Connaissez-vous Théodore Fawley il fut membre du club de débat et major en histoire de la magie. Il a écrit un livre très intéressant à ce sujet "Le suicide sorcier" l'avez-vous lu? "

Vincent Kowalczyk ne dédaigna aucunement la feinte ignorance de son interlocuteur. Bien au contraire ! C'était un garçon extrêmement conciliant et, surtout, très enthousiaste. Il avait toute la volonté du monde, seul le charisme bottait en touche. Il opina doucement, laissant des joues rondes vibrer sous l'effet de cette impulsion, puis accorda à Lother un sourire réconfortant.

_ " Admettre qu'on a des lacunes est un signe de sagesse, tu sais ! Tu trouveras peut être ta place dans notre maison ! Enfin... " Vincent lorgna le jeune garçon quelques instants, comme pour s'assurer qu'il n'était pas en train de commettre une mégarde. Je t'ai vu sortir de chez Ollivander tout à l'heure, alors je suppose que tu prépares ta première rentrée. Excuse moi si ce n'est pas le cas. "

Le nom de Théodore Fawley ne dit absolument rien au jeune garçon et pourtant, il était un vrai rat de bibliothèque.

_ " Non... C'est curieux, Fawley est un nom assez connu pourtant, mais je n'ai pas entendu dire quoique ce soit à propos d'une telle publication. "

"Tout à fait, ma première année ! A ce titre j'allais à la librairie faire mes achats des livres de cette année, et voir si d'autres livres concernant les relations entre banques des sorciers de différents pays fonctionne. Si vous le souhaitez vous pouvez venir avec moi, ce sera l'occasion de voir si le livre dont je vous ai parlé est disponible. Ce sera une lecture très intéressante, qui même si l'on n'est pas du même avis de l'auteur, invite à la réflexion. " répondit Lother Hortinger, tout en prenant soin d'ignorer la remarque de Vincent Kowalczyk sur sa maison.

_ " Hey bien tu arrives à une sacrée époque ! " Répondit le garçon avec enthousiasme. " Cette année il y a deux nouveaux directeurs de maison ! Serpentard et Poufsouffle ! Heureusement que monsieur Flitwick est toujours là. Tu verras, c'est le meilleur professeur qui soit ! "

Ajouta-t-il avant de considérer la proposition de son cadet en caressant son menton glabre tout en fixant Lother de ses petits yeux rendus invisibles à cause de la buée produite par son débit de parole.

_ " J'ai quelques emplettes à faire chez Fleury & Bott, maintenant que j'y pense... Je peux t'accompagner là bas, si tu veux. "